Sophrologie et enfance

Comment expliquer la sophrologie aux enfants ?

Les enfants viennent voir un sophrologue à la demande de leurs parents, il ne s’agit pas de leur choix. Lorsque les parents prennent cette décision, c’est parce qu’ils ont constaté une ou plusieurs difficultés auxquelles leur enfant fait face, et ils cherchent des solutions pour les aider. Parfois, ils sont démunis (« on a tout essayé, on ne comprend pas »). Il est primordial que l’enfant soit d’accord pour rencontrer le sophrologue, qu’il soit conscient de la difficulté en question, et qu’il ait envie de s’en défaire (et surtout, qu’il y soit prêt).

Après en avoir parlé avec votre enfant (par exemple, si votre enfant souffre d’énurésie, et après consultation auprès de votre médecin pour écarter toute pathologie), vous pouvez lui proposer l’aide d’un sophrologue pour mettre à distance ce problème en lui présentant les choses de cette manière :

« La sophrologie, c’est une méthode qui va t’aider à te sentir mieux dans ton corps, dans ta tête et dans ton cœur. Tu vas apprendre à te relaxer, à mieux respirer, et à améliorer tes capacités. C’est un entraînement pour réussir ! En apprenant à maîtriser ta respiration, tu vas apprendre à maîtriser ton corps, tes émotions, toute ta vie, en fait, et donc, tu pourrais mieux accepter et maîtriser ce que tu vis en toi (colères, énurésie, sommeil, peurs, timidité, séparation des parents, difficultés scolaires, TDA, HPI, trouble DYS, …) ! »

Voir comment expliquer la sophrologie aux enfants ou aux ados ici:

Vous pouvez aussi apporter des précisions sur les techniques employées :

  • La respiration : des jeux permettent d’apprendre à mieux utiliser sa respiration, ou utilise un coussin, un ballon, un flacon de bulles de savon, une bougie, et autres, afin d’entraîner sa capacité respiratoire, la rendre plus efficace, puis, on apprend à se servir de son souffle pour se calmer, ou chasser des peurs ou des colères.
  • La relaxation : tu vas apprendre à aimer être au calme et à sentir ton corps relaxé en écoutant des contes avec les yeux ouverts, puis, avec les yeux fermés. Au départ, des histoires courtes, puis de plus en plus longues.
  • Les mouvements corporels : tu vas améliorer tes capacités (concentration, confiance en toi, calme, joie, …) en pratiquant des mouvements avec ton corps, comme de la gym, pour débloquer ton corps et mieux le connaître, pour apprendre à mieux t’aimer, à te faire des compliments à toi-même.
  • La visualisation : tu peux utiliser ton imagination pour préparer ta réussite et améliorer ta motivation, penser au meilleur de ta journée et non avoir peur de ce qui pourrait arriver de pire ! Ces exercices peuvent t’aider à te rassurer et te débarrasser de tes peurs !

Pourquoi proposer la sophrologie aux enfants souffrant de TDA/TDAH/troubles DYS/HPI ?

Les TDA, troubles DYS ou HPI ne sont pas des maladies à soigner ! Ce sont des spécificités, des particularités de certains enfants qui peuvent être source de difficultés scolaires, relationnelles, émotionnelles. La sophrologie ne guérit pas, elle permet de développer ses potentiels, et tous les enfants ont de grands potentiels qu’ils ignorent ! Grâce à la sophrologie, ces enfants dits atypiques vont apprendre à vivre avec leur particularité, avec leur trouble, en développant des capacités pour y faire face.

Par exemple, renforcer la confiance en soi peut permettre à l’enfant HPI de s’accepter et de trouver sa place au sein de la classe. Entraîner sa capacité de concentration peut permettre à l’enfant souffrant d’un TDA de retrouver le calme et de réussir à focaliser son attention sur une tâche. Les mouvements corporels par l’acceptation du schéma corporel peuvent aider l’enfant avec un trouble DYS à mieux connaître et maîtriser son corps. Les techniques de respiration vont accompagner l’enfant souffrant d’un TDAH à davantage de calme et de maîtrise de lui. Les techniques de visualisation peuvent donner confiance en sa réussite aux enfants souffrant de dysgraphie ou dyslexie. La sophrologie ne soignera pas ces « maux », elle permettra aux enfants de développer des potentiels pour les contrer.

Des études récentes comme celle parue dans « journal of neurophysiology » ont démontré que les techniques de respiration et de visualisation comme celles employées en sophrologie activent des zones du cerveau liées aux émotions, à la conscience corporelle, à l’attention, ainsi que le système nerveux parasympathique. L’activation de ces régions va donc permettre aux enfants de « muscler » ces zones du cerveau, ce qui contribue à atténuer les symptômes liés à ces troubles ou à ces spécificités.

Quels sont les bienfaits de la sophrologie pour les enfants?

La pratique de la sophrologie est efficace grâce à l’entraînement. La force de la méthode, c’est la pratique. Plus on pratique, et plus on « muscle » le cerveau. Les enfants n’ayant pas de schémas pré-établis dans le cerveau depuis 40 ans, il est d’autant plus rapide de muscler le cerveau, ils retiennent vite !

Ils vivent en séance individuelle un moment privilégié avec le sophrologue : une heure avec un adulte, rien que pour eux ! Dans ce monde où nous manquons de temps, cette parenthèse leur apporte beaucoup, et ils finissent par se livrer, s’ouvrir. La pratique à la maison permet aussi d’associer la famille, les parents et les frères et sœurs, il m’arrive souvent d’entendre que les enfants se transforment en sophrologues à la maison pour aider un frère ou une sœur à traverser un moment de peur, comme un cauchemar, par exemple ! Ils réutilisent les outils dans le quotidien en créant une nouvelle harmonie à la maison.

Grâce à cela, ils développent une autonomie, et donc, améliorent leur confiance en eux (j’ai souvent le retour de parents qui sont étonnés de voir leur enfant leur expliquer comment utiliser la respiration pour se calmer lorsqu’ils se fâchent, les tensions retombent plus vite, tout le monde est gagnant !).

Les enfants arrivent à gagner en calme à mesure qu’ils prennent goût aux séances de relaxation. Ils améliorent en même temps leur concentration, de facto, ce qui a une incidence sur le travail scolaire, d’ailleurs, les premiers retours des parents après les premières séances sont souvent que « la maîtresse a remarqué qu’il-elle était plus concentré(e).

Comment applique-t-on la sophrologie aux enfants ?

  • En premier lieu : par le jeu ! C’est la sophro-ludique. Il s’agit d’adapter les techniques sophrologiques et de les matérialiser pour l’enfant. L’enfant apprend mieux en s’amusant et retient lorsqu’il prend plaisir. J’utilise des jouets, des jeux, des postures pour mieux utiliser sa respiration, dans un premier temps, puis, dans un second temps, on y ajoute une intention en fonction de la thématique pour laquelle l’enfant vient me voir.
  • Ensuite, par le conte ! Guider une séance de relaxation les yeux fermés et assis sur une chaise pendant 30 minutes à un enfant serait difficile pour captiver son attention. En lui racontant une histoire, il est possible de faire passer les mêmes messages, et d’impliquer l’enfant dans la séance, pour lui donner envie d’essayer de se détendre. Comme lorsque vous lisez une histoire à votre enfant, ou qu’il est concentré sur une activité qui lui plaît, cela a un effet méditatif, l’enfant est plongé dans son activité et se détend sans s’en rendre compte.
  • Mais aussi, par le mouvement ! La pratique des relaxations dynamiques (mouvements corporels) permet de mieux découvrir son schéma corporel, être conscient de toutes les parties de son corps, pour apprendre à mieux s’accepter, être plus sûr de soi.
  • Enfin, en utilisant son imagination (« on disait que j’étais une princesse et toi, un chevalier… »). La visualisation positive est assez simple à mettre en place avec les enfants, qui disposent le plus souvent d’une imagination débordante ! Le challenge sera de leur apprendre l’acceptation progressive d’une situation qui les angoisse, par exemple, vers une situation réussie (stress des évaluations, entre autres), ou la substitution d’une émotion négative par un sentiment plus positif (peur du noir, angoisse de séparation, …).

En cette période troublée que traverse notre société : prépondérance des écrans, baisse de disponibilité des adultes qui travaillent, un monde qui va de plus en plus vite, exacerbé par la situation sanitaire, puis, la guerre en Ukraine, la sophrologie apporte des réponses concrètes à bien des maux que traversent les enfants et que l’on ne peut pas résumer à de simples caprices.

Leurs peurs, angoisses, colères, fatigue, incompréhensions trouvent leur source dans leur environnement, on ne peut pas gommer d’un coup de baguette magique toutes les origines de ces malaises, et la sophrologie permet simplement d’apprendre à mieux vivre sa vie, à se sentir bien dans sa tête, dans son cœur, et dans son corps même quand tout est agité autour de soi.

En associant la famille au parcours de l’enfant, le rôle du sophrologue est aussi de déculpabiliser les parents qui portent souvent le poids de la culpabilité de ce que traverse leur enfant. La sophrologie permet de comprendre que chacun fait de son mieux, le mieux d’aujourd’hui n’étant pas le même que le mieux de demain, elle permet à chacun de reprendre sa place pour améliorer le quotidien des familles.